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Avouons-le : le quartier Villeray à Montréal a pas mal le vent dans les voiles. Ok, je suis un peu biaisé parce que c’est MON quartier*, mais pour vrai, j’aime tellement me promener dans les rues de Villeray quand il fait beau. On dirait que chaque semaine, il y a un nouveau petit commerce un peu trop cool qui ouvre ses portes. Et ce qui me fascine le plus, c’est qu’il semble y avoir une espèce de ligne directrice non officielle qui rassemble ces commerces : le design est on point et ils ont l’environnement à cœur.

Bref, c’est en sortant du métro Jarry, il y a quelque temps déjà, que j’ai aperçu la jolie devanture de LOCO, une épicerie écologique zéro déchet. Pour ceux qui connaissent le coin, elle se situe à quelques pas à peine d’un autre de mes commerces préférés, Pascal le boucher.

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LOCO, c’est le bébé d’Andréanne, Martine, Marie-Soleil et Sophie, quatre jeunes femmes ayant étudié en sciences de l’environnement à l’UQAM. Conscientisées par l’impact environnemental de la consommation, elles cherchaient à changer les choses. « Comme nous consommons déjà très peu, on ne voulait pas ouvrir un commerce dans un créneau où il serait possible d’acheter usagé. On s’est dit que l’alimentation, c’est le créneau où tout le monde doit consommer toute sa vie », m’explique Andréanne. « On était très conscientes de l’impact global de nos aliments et on s’est dit qu’il fallait faire quelque chose pour offrir une solution. On ne voulait pas seulement que les aliments soient locaux ou biologiques, mais qu’on prenne vraiment en compte l’ensemble du cycle de vie des aliments », poursuit-elle.

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La philosophie zéro déchet a pour but de réduire au maximum la quantité de déchets que nous produisons au quotidien. Toutes les sphères de notre vie peuvent mériter une petite cure zéro déchet. L’alimentation n’y fait pas exception. Que ce soit en achetant en vrac, donc sans emballage, ou en combattant le gaspillage alimentaire, c’est facile de réduire la quantité de matières qui se retrouvent dans la poubelle. Selon Martine, c’est un mouvement qui a vraiment pris de l’ampleur au Québec. De nombreux commerces zéro déchet ouvrent un peu partout. « Je pense que notre projet en a inspiré plusieurs autres », m’indique-t-elle.

« C’est dans Villeray que le mouvement de transition écologique est le plus fort au Québec. Une des premières étapes de ce mouvement de transition, c’est le système alimentaire. Ici, ça se traduit par des ruelles vertes, des échanges de semences, des jardins communautaires. Cette idéologie est très forte à Villeray, donc pour nous, c’était un bon signe qu’il s’agissait du bon endroit [pour s’implanter] », m’explique Martine.

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Concrètement, qu’est-ce qui différencie une épicerie écologique zéro déchet d’une épicerie conventionnelle ? Les aliments sont généralement locaux, de saison, équitables et sans emballage. « On offre une grande variété de produits. Pour les fruits et les légumes, ce sont des produits locaux et de saison. Si on a des produits importés, ils sont équitables. On est en train de se faire certifier pour le biologique », m’indique Martine pendant qu’on circule dans les allées de la petite épicerie.

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La diversité des produits est en effet assez impressionnante. Du kombucha, des légumineuses, des noix, des graines, des céréales, des farines, de la poudre de grillons et des sauterelles, du chanvre, des champignons séchés, des fruits secs, des algues, des huiles, du beurre d’arachides… Il est tout à fait possible de remplir son garde-manger sans emballages jetables.

Un des produits qui plaît à la clientèle de LOCO est le fauxmage, une imitation végétalienne de fromage. La femme qui les produit pour l’épicerie n’a qu’un petit volume de production, ce qui a causé des ruptures de stock au départ. « Comme le produit est populaire, on a dû lui demander de pousser sa production, mais c’est toujours un dilemme, parce qu’on veut rester avec des petits producteurs. Il y a donc une limite à la production », m’explique Martine.

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Que vous soyez un écolo invétéré ou quelqu’un qui se questionne sur ses choix, le but des quatre femmes est de faire de l’épicerie LOCO un lieu convivial et inclusif. « On s’est dit que ce n’est pas en devenant une niche qu’on allait pouvoir initier un gros changement. Si on est capable de rejoindre plus de monde, c’est mieux. C’est pas grave si tu as plein de sacs de plastique chez toi. Amène-les, réutilise-les. Le but ce n’est pas d’être parfait », conclut l’épicière. Voilà une philosophie qui me plaît !

L’épicerie se situe au 422 Jarry Est.

*Signé un Ahuntsicois qui ne s’assume pas.


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