
Quand j’étais étudiant à l’Université de Montréal, l’enseignement se concentrait principalement sur le lien entre les aliments et la santé humaine. On ne parlait pas vraiment des conséquences de nos recommandations sur les travailleurs agricoles, les animaux ou notre planète. Quand je me suis aperçu du pouvoir de nos choix alimentaires sur d’autres sphères que la santé humaine, c’est là que j’ai décidé de rédiger mon premier livre, Sauver la planète une bouchée à la fois.
Vous comprendrez donc que j’ai versé une petite larme de joie lorsque j’ai appris que des étudiants en nutrition avaient mis sur pied un projet visant à rendre les aliments en vrac, biologiques et locaux accessibles à la communauté universitaire. J’ai rencontré quelques-uns des membres de l’organisme En Vrac, dans un petit local du pavillon Marguerite d’Youville où les quartiers généraux ont été installés.
Une épicerie clandestine
Conscientisé par rapport aux problématiques environnementales liées à l’alimentation, le président et fondateur de l’organisme, Samuel Frappier, désirait trouver un moyen de rendre les aliments biologiques et locaux accessibles à une majorité de gens. « Une des principales barrières d’acheter des aliments biologiques est le prix », me dit l’étudiant en nutrition.
En s’installant à l’université, l’organisme a ainsi pu réduire les coûts. Mais ne trouve pas un local qui veut! « Au début, on était au sous-sol du pavillon », me raconte-t-il. Fonder une épicerie clandestine près des souris de laboratoire, ce n’est peut-être pas l’option la plus viable à long terme… Mais, après avoir amplement goûté à la bureaucratie universitaire, l’équipe d’étudiants qui gère En Vrac a réussi à obtenir un petit local, mieux situé, et peut maintenant faire rouler l’organisme. « On n’a pas de local à payer, on n’a pas d’employés à payer, donc cela revient vraiment moins cher qu’une épicerie zéro déchet. En achetant en gros, on réduit aussi les coûts », m’explique Samuel.
Deux fois par semaine, le lundi de 16 h 30 à 17 h 30 et le mardi de 12 h à 13 h, la communauté universitaire est invitée à se ravitailler en denrées alimentaires « écolo ». Le principe est simple. « Les gens amènent leurs contenants et on charge au poids. Pas besoin de précommander ou d’acheter de grandes quantités », m’explique Mylène Arbour, une membre d’En Vrac. « C’est nous qui manipulons les aliments pour respecter les règles du MAPAQ. Les clients nous disent ce qu’ils veulent, on remplit leurs pots, puis on les envoie à la caisse et ils paient. C’est vraiment simple. Il faut seulement venir quand c’est ouvert », poursuit-elle.
Le petit plus des nutritionnistes
En plus de s’être penchés sur l’aspect environnemental des produits qu’ils offrent, les membres d’En Vrac sélectionnent des produits favorisant une saine alimentation. On y retrouve notamment des noix, des graines, des fruits séchés, des légumineuses, des farines et des grains entiers. Ils offrent même du quinoa canadien! « C’est clair qu’on n’aurait pas la même liste de produits si le projet n’était pas né au département de nutrition. Beaucoup de gens ne connaissent même pas la plupart de nos produits. Le millet, le sarrasin, le seigle, les fèves de Lima, ce n’est pas vraiment des choses que les gens utilisent », m’explique Samuel Frappier.
C’est pour cette raison que des membres ont été mandatés de développer des recettes afin d’inspirer les clients. « Nous avons des fiches informatives à propos des produits sur notre site internet. On parle des avantages de les utiliser et on donne des idées. On a une équipe de recettes, elles sont plusieurs, mais c’est surtout Catherine Lemieux, qui est aussi notre photographe, qui fait ça. Le but est de donner des idées aux clients, pour qu’ils viennent acheter les produits moins communs », me dit Mylène Arbour tout en vantant le talent photographique de sa collègue.
Inspirer les autres universités
Ce qui vient particulièrement toucher ma corde sensible, c’est que ce projet, parti de l’idée d’un étudiant en nutrition et soutenu par un noyau fort de bénévoles, inspire déjà d’autres universités. Plusieurs groupes étudiants, d’aussi loin que l’Angleterre, désirent maintenant importer le modèle d’En Vrac dans leur institution. Les étudiants de l’organisme ont donc comme objectif de développer des documents expliquant leur modèle pour en faciliter l’implantation dans d’autres universités.
C’est donc la preuve qu’il ne faut souvent qu’une poignée de personnes engagées pour changer les choses. Et les futurs nutritionnistes que j’ai rencontrés le font avec brio!
J aimerais savoir si je dois prendre un supplément de B12 si je suis végétarienne et/ou végétalinné. Merci
Bonjour,
On recommande un supplément de vitamine B12 ou des aliments enrichis en cette vitamine (comme les boissons végétales enrichies) si on est végétalien, c’est-à-dire qu’on ne consomme aucun produit venant des animaux.
Bonne journé,e
Wow, vraiment cool comme projet. J’ai le goût d’aller à l’université! Félicitation pour votre engagement. J’espère bien que les université vont vous suivre.