Quand on demande aux gens pourquoi ils ne cuisinent pas plus souvent, une des raisons les plus souvent nommées est le manque de temps. Avec le mode de vie actuel, on a souvent l’impression de manquer de temps pour plein d’activités, et souvent, cuisiner n’arrive malheureusement pas en tête des priorités.
Pour répondre à ce « manque de temps » des consommateurs, l’industrie ne cesse de développer de nouveaux produits pratiques. On trouve maintenant des gammes complètes d’aliments transformés, allant des simples aliments pré-coupés ou surgelés jusqu’aux mets prêts-à-manger.
D’un point de vue de la santé, on sait qu’il est avantageux de cuisiner ses repas à partir d’aliments frais. L’industrie a ainsi développé une offre d’aliments frais peu transformés comme les carottes en bâton, le fromage râpé ou les courges en cube. Si ces produits permettent de gagner du temps, ils s’accompagnent également d’un coût supérieur.
Combien me payez-vous pour râper du fromage?
Il est intéressant d’avoir accès à une offre d’aliments frais et peu transformés pour gagner du temps quand on cuisine. J’ai toutefois décidé de me pencher sur le prix réel que l’on paye pour sauver quelques minutes de préparation. J’ai donc demandé à ma stagiaire en nutrition, Catherine Panneton, de faire une petite collecte de données en épicerie.
Pour ce faire, les prix en épicerie de l’aliment de base et de l’aliment peu transformé étaient comparés pour une même portion. Puis, cette différence de prix était associée au temps requis pour effectuer soi-même la préparation. On transposait ensuite le ratio obtenu en salaire horaire. Pas assez clair? Voici un exemple!
Un sac de fromage mozzarella râpé de 320 grammes coûte 8,99$.
Un bloc de fromage mozzarella de 460 grammes coûte 8,99$, donc, 6,25$ pour 320 grammes.
Râper 320 grammes de fromage demande 10 minutes. (Action minutée pour les besoins de la science!)
Donc, on paye 2,74$ de plus pour économiser 10 minutes de travail, soit l’équivalent de 16,44$/heure.
En faisant ce petit exercice, il devient clair que prendre quelques heures pour préparer des aliments la fin de semaine pour gagner du temps la semaine est une excellente stratégie afin d’économiser de l’argent!
Merci à Audrey Montembeault, Marie-Ève Côté, Chloé Desruisseaux et Stéphanie Benoît de m’avoir inspiré cette idée il y a… 5 ans!
Ça remets les choses en perspectives. J’achète très peu de ces aliments « raccourci ». Par contre pour le chou, je préfère encore un petit sac que j’utiliserai qu’un chou entier qui ne sera utilisé qu’à moitié. On en mange très peu. J’adore votre blogue 🙂
Effectivement, pour une question de portion, ça peut également devenir plus avantageux! 🙂 Merci!
C’est vraiment super d’avoir comparé les prix des aliments transformés en termes de salaire horaire. D’ailleurs, préparer soi-même les aliments frais s’accompagne souvent d’une diminution d’emballages et donc de déchets!
Oui, vous avez raison!
J’aurais bien aimé avoir toutes les mêmes infos que pour le chou. Il aurait été intéressant de mettre tous les prix comparatifs avec les quantités ainsi que le temps de préparation. Pourquoi n’avez-vous mis les données que pour le chou? Merci.
Dans le texte, vous avez également les données pour le fromage mozzarella. Par contre, pour les autres, c’était dans le but de ne pas alourdir l’infographique qui est déjà assez long! Merci pour votre commentaire!
Ce n’est qu’une constatation ou intuition, mais les produits légèrement transformées sont habituellement plus rapidement périssables, en particulier le fromage râpé.
Un plus grand pourcentage de pertes vient donc encore grossir la note.
Il serait intéressant de savoir la perte de temps moyenne sur la durée de conservation des aliments légèrement modifiés versus les aliments frais. Considérant que ne cuisine pas toujours immédiatement après avoir fait l’épicerie.
Vos calcules ne sont pas bon. Puisque l’on achète les aliments avec de l’argent POST impôts, il faudrait augmenter les équivalences salariales du taux d’imposition de l’individu. Ainsi, le 16$/h @ 40% serait plus près de 22,40$/h.
Par contre dans le temps de préparation maison, il faut retirer le temps de nettoyage qui n’est pas nécessaire lorsque l’on utilise des produits pré coupés.
Excellent! Je dirais que couper de la courge doit valoir plus tellement c’est pénible!!!
Intéressant, mais il faudrait aussi considérer la portion de l’aliment que nous n’utilisons pas et que nous mettrions donc à la poubelle pour bien représenter le coût global du produit. Sinon, l’analyse demeure incomplète comme c’est le cas ici. Nous n’économisons pas que du temps, nous économisons aussi une portion du produit que nous aurions peut être jetée si nous avions acheté le produit à l’état brut.
Il serait intéressant d’ajouter cette portion à votre analyse. Par exemple, sur la courge complète que je paie, l’enveloppe extérieure que je n’utilise pas représente combien en coût que je jette à la poubelle au final…
Il serait aussi intéressant de voir le poids le l’aliment duquel vous partez et la quantité que vous obtenez au final. Tout comme une des personnes l’a citée précédemment, j’utilise moi aussi certains aliments pré coupés car, compte tenu que nous ne sommes que deux à la maison, acheter une certains légumes bruts ferait en sorte que j’en jetterais une portion. Par contre, j’achète toujours mon fromage à l’état brut puisque je peux le râper moi-même et congeler la balance.
Bonjour,
En fait, nous avons tenu compte des pertes puisque nous utilisons un poids d’aliments comestibles. Bref, dans votre exemple, si nous avons payé X$ pour la courge, oui il y a des pertes, mais nous comptons combien d’aliment comestible nous avons réussi à faire avec ce montant. Bref, cette donnée est donc incluse dans nos calculs.
Bonne journée,
Comme bien des gens, je manque de temps, même le weekend donc parfois, je paye pour le raccourci. Mais pour les carottes, je trouve 1-elles ont moins de goût qu’une carotte entière, 2-à l’ouverture du petit sac, les minis-carottes sont souvent « gluantes ». Depuis la fois où ça m’a lever le coeur pour vrai, je prends la peine de couper mes carottes moi-même!
Intéressant! Par contre, il ne faut pas oublier qu’avec le légume déjà préparé, il n’y a pas de perte (écorce, pelure, tige,…).
Et de mon côté, le manque de temps fait que bien des aliments « entiers » finissent à la poubelle car pas cuisinés… 🙁
Superbe votre schéma. Simple et efficace!
Quand nous rendrons-nous compte que la plupart de nos vies sont insensées?
Merci! 🙂
Merci pour le partage. J’adore le raisonnement 🙂
Tous au potager!!!
Merci! 🙂
Je trouve assez impressionnant la quantité de gens qui dit ne pas avant le temps de cuisiner.
Ma copine et moi travaillons à temps plein et nous faisons parfois du temps supplémentaires. On a un enfant qui a des activités (est-ce qu’on dit « parascolaire » si elle ne va pas encore à l’école? mais bon, vous comprenez!). Je suis moi-même dans 2 groupes de musique avec lesquels je pratique 1 fois par semaine chacun. (parfois plus si nous avons des show en vue)
Malgré tout cela, nous avons le temps de cuisiner et de tout préparer nous-mêmes sans passer par des raccourcis. Sans vouloir généraliser, c’est sûr qu’il y a des exceptions comme des parents monoparentale par exemple, je crois que les gens ont l’excuse du manque de temps facile. En plus, les publicités qui nous offrent tous ces produits nous laissent croire que nous n’avons pas le temps et nous y croyons.
Prenez le temps de cuisiner, et en plus, manger en bonne compagnie. Tellement un plaisir de la vie que je considère non-négligeable!
P.S.: Super infographie!
Merci pour votre commentaire. 🙂
C’est certain que c’est une question de priorités. Et je peux comprendre que certaines personnes n’ont pas envie d’investir du temps en cuisine, mais cela se répercute nécessairement en coûts supplémentaires!
Je tiens à souligner l’excellent travail de graphisme et illustration, de toute beauté. J’ai eu de la difficulté a offrir le joli mini coffret que j’avais commandé pour une amie… je voulais le garder pour sa beauté.
Bravo, du beau boulot.
Merci beaucoup! 🙂