
Sur le marché, on retrouve majoritairement trois types de crevettes : les crevettes blanches, les crevettes tigrées et les crevettes nordiques. Les deux premières espèces proviennent généralement d’Asie et sont issues de l’aquaculture. Ce sont celles qu’on appelle les crevettes tropicales. Elles atteignent des tailles plus imposantes et sont les plus populaires. Depuis que je m’intéresse à l’impact environnemental de l’alimentation, je ne mange plus de crevettes tropicales.
Destruction d’écosystèmes
Pour développer l’élevage des crevettes en Asie, des bassins sont construits dans les mangroves. Les mangroves sont un écosystème caractérisé par une eau saumâtre. Elles se trouvent dans les zones en bordure des terres. Il s’agit d’un écosystème très important puisque plusieurs espèces de plantes et de végétaux y vivent exclusivement. Elles représentent également une source de subsistance importante pour les peuples qui y vivent.
Comme dans n’importe quelle aquaculture en système ouvert, tous les déchets issus de l’élevage des crevettes se retrouvent directement dans l’environnement : déjections, pesticides, antibiotiques, etc. C’est sans compter bien sûr les maladies qui se développent dans des élevages à aussi haute densité et les crevettes qui s’échappent des bassins et s’installent dans ces environnements déjà affaiblis. Les populations locales sont donc grandement affectées par la construction de ces fermes de crevettes qui rendent l’eau impropre à la vie des espèces qui y étaient présentes auparavant.
Esclavage
La semaine dernière, The Guardian a publié un reportage sur la production des crevettes tropicales en Thaïlande. On y dévoile que l’approvisionnement en crevettes tropicales repose sur l’esclavage. Des gens sont vendus (oui, oui, vendus!) à des capitaines de bateau pour aller pêcher les poissons qui serviront à nourrir les crevettes dans les bassins d’élevage. Ils peuvent passer des mois sur ces bateaux sans être payés et sans pouvoir retourner sur terre. S’ils essaient de contester leurs conditions, ces derniers sont battus ou même tués. Bref, les prix compétitifs des crevettes tropicales reposent sur l’exploitation totale d’êtres humains.
Des alternatives responsables
Quand on connaît le processus qui mène les crevettes tropicales à notre assiette, on a soudainement moins envie d’en manger. Deux solutions s’offrent à nous. On peut d’abord décider de ne plus manger de crevettes du tout. Il existe une panoplie d’autres fruits de mer et de poissons qui constituent des choix responsables.
Sinon, on peut se tourner vers les crevettes nordiques (également appelée crevettes de Matane). Ce sont des petites crevettes sauvages qui sont pêchées de façon responsable dans le golfe du Saint-Laurent. Autre avantage, elles sont également plus riches en oméga-3 que les crevettes tropicales.
Je me répète, mais on a le pouvoir, trois fois par jour, de voter avec notre fourchette. Vous êtes contre la destruction d’environnements marins et l’exploitation humaine? Cessez d’acheter des crevettes tropicales! Il s’agit d’un choix alimentaire qui ne fait pas de grosse différence dans notre vie, mais qui peut en faire une énorme pour tous les gens impliqués, sans nécessairement le vouloir, dans cette industrie.
Mise à jour 24 novembre 2015 : La compagnie Nestlé a émis un nouveau rapport où elle admet que toutes les compagnies qui s’approvisionnent en fruits de mer thaïlandais, dont elle-même, risquent d’utiliser des esclaves. Pour plus d’information sur la nouvelle, c’est par ici.
Seafood Watch. Shrimp. (Page consultée le 17 juin 2014)
The Guardian. Globalised slavery: how big supermarkets are selling prawns in supply chain fed by slave labour – video. (Page consultée le 17 juin 2014)
Ricardo. Tout sur les crevettes. (Page consultée le 17 juin 2014)
Salut!
Sachant qu’il n’y a aucun avantage nutritionnel à manger des crevettes versus ne pas en manger, pourquoi n’arrêtez-vous pas simplement d’en manger?
L’alimentation végétale est mille fois meilleure, pour tout le monde 🙂
Pour plus de compréhension sur les bienfaits santé du végétalisme : http://www.nutritionfacts.org (probablement le site web le plus référencé au monde sur la nutrition)
Et pour comprendre le désastre écologique relié à la consommation de tous les produits animaux, incluant les poissons locaux : http://cowspiracy.com/fact-check/
Belle journée!
Merci pour votre commentaire.
Pourquoi continuer à manger des crevettes? Parce que ça goûte bon…
Baser son alimentation sur les aliments végétaux peut certainement être une bonne idée d’un point de vue santé et j’encourage les consommateurs à le faire, mais il ne faut pas oublier le plaisir et plusieurs le trouvent dans la consommation de crevettes.
Bonne journée!
Isis, à part la purine, substance à l’origine de l’acide urique, n’y a t-il pas tout de même des avantages nutritionnels avec les crevettes sauvages?… Minéraux et oligo-éléments, notamment en sélénium, fer, phosphore, zinc, cuivre, iode et magnésium… vitamines du groupe B…?
Mais pour ma part, je n’en consomme pas non plus sauf si elles se retrouvent dans mon assiette venant d’une paëlla, lors de voyages dans les caraïbes!
En passant, très intéressant votre cheminement!
bonjour, les crevettes pêchées en provenance d’Argentine sont-elles pêchées dans d’aussi mauvaises conditions que le crevettes tropicales. Abuse t’on des pêcheurs aussi dans ce pays? Merci de me répondre.
Merci pour votre question! Je ne pourrais vous répondre à ce sujet. Je ne connais pas les conditions dans lesquelles elles sont produites. Par contre, c’est certain que je recommande de plutôt se tourner vers les crevettes nordiques quand on habite au Québec. Elles sont plus petites, mais plus respectueuses de l’environnement et dans des conditions décentes pour les travailleurs.
bonjour,j’habite à Rimouski où l’accès au produits de la mer est frais et abondant , la saison des crevettes nordiques et du crabe vient de commencer youpie! Par contre nos crevettes sont toujours vendues cuites ,très salees et trop cuites…Jaimerais tellement les acheter crues mais c’est juste pas possible…Ca fait longtemps que. Je ne mange plus de crevettes d’élevage mais je consomme des crevettes roses crues d’Argentine qu’on peut cuisiner contrairement à celles nordiques .Ce serait vraiment cool si vous pouviez avec vos connaissances et contacts de faire une recherche sur l’étique de ces crevettes, on les trouvent dans les IGA congelées sous la marque MARINA DEL RAY 340gr. 11.99$.
J’espère qu’elles sont pêchées avec respect comme cest indiqué sur l’emballage car elles sont vraiment délicieuses .
Merci de nous renseigner et nous aider à faire de bons choix…et oui votons les fourchettes pacifiquement en l’air !
Bonjour, suite aux déversements dans le fleuve St-Laurent des eaux usées… je ne mangerai plus aucune crevettes!!! Beurk!!!
Merci pour les informations! C’est très bien de conscientiser les gens aux impacts de leurs choix alimentaires. Disons que ce n’est pas dans l’intérêt de l’industrie de le faire.
J’ai un petit commentaire sur ce qui est écrit:
« Il existe une panoplie d’autres fruits de mer et de poissons qui constituent des choix responsables. »
Je ne suis pas un expert au niveau de la pêche et des océans, mais je peux faire un parallèle avec l’agriculture (que je connais mieux). Un des problèmes que je vois c’est qu’aussitôt que les gens abandonnent les choix présentement « irresponsables » pour des choix « responsables », ces derniers types de choix risquent d’entrainer une surutilisation de la ressource et devenir à leur tour un choix irresponsable. J’ai l’impression que ça risque de devenir un jeu du chat et de la sourie, jusqu’à ce que tous les choix deviennent irresponsables
La réduction n’est-elle pas la seule solution « responsable » et viable à long terme, étant donné la population mondiale?
Oui, oui, oui!!! 😀
Si tout le monde se lance sur un produit, c’est certain que nous allons nous retrouver avec les mêmes problématiques. C’est pour cette raison que la question de variété reste toujours centrale pour avoir une alimentation durable. Merci pour le commentaire.
Je cherche un article soir le poisson en conserve. Quelle marque acheter et quoi vérifier, il me semblait que c’était sur le site du nutritionniste urbain.
C’est très intéressant. J’abonde dans le même sens : voter avec sa fourchette!
C’est dans mon livre! 🙂