Ah! Enfin un peu d’action dans le monde de la nutrition! Ça faisait quelques temps que je n’avais pas vu une nouvelle enflammer autant les réseaux sociaux. Pour ceux qui auraient manqué l’histoire, le Centre International de Recherche sur le Cancer, qui fait partie de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), a publié un résumé de l’analyse de plus de 800 études qui se sont penchées sur la consommation de viande rouge et de viande transformée sur les risques de cancer.

Quelles sont les conclusions du rapport?

Les viandes rouges, ce qui inclut le bœuf, le veau, le porc, l’agneau, le mouton, le cheval et la chèvre, seraient probablement cancérigènes. Ce que ça veut dire, c’est que les chercheurs ne sont pas certains à 100% que la viande rouge augmente les risques de cancer, mais quelques preuves chez les humains et plusieurs preuves chez les animaux pointent dans cette direction.

Les viandes transformées, incluant les charcuteries comme le bacon, le jambon, le salami ou les saucisses, seraient cancérigènes. Ça veut dire que les preuves scientifiques chez les humains sont assez solides et nombreuses pour arriver à cette conclusion. Même si les preuves scientifiques sont aussi solides que celles qui concernent la cigarette, l’effet des charcuteries n’est pas aussi fort que celui de la cigarette.

Ces données sont majoritairement épidémiologiques. Cela veut donc dire qu’on a observé la consommation de viandes rouges et de charcuteries ainsi que l’apparition de cancers chez de larges groupes de personnes. Les gens qui consomment le plus de viande rouge et/ou de charcuteries seraient plus à risque de développer des cancers colorectaux que ceux qui en consomment peu ou pas du tout.

Au Canada, le cancer colorectal est la 2e cause la plus fréquente de décès par cancer chez l’homme et le 3e chez la femme.

La transformation de la viande crée des composés indésirables

Même si on ne sait pas exactement pour quelle raison la consommation de viande rouge et de charcuteries augmente les risques de cancer, plusieurs hypothèses sont avancées. En fait, lorsqu’on saumure, sale ou fume les viandes pour les transformer en charcuteries, des composés cancérigènes tels que les nitrosamines et les hydrocarbures polycycliques aromatiques se forment. De même, la cuisson de la viande à haute température (comme au barbecue par exemple) forme d’autres composés cancérigènes. Bref, ce n’est pas nécessairement la viande en tant que telle qui augmente les risques de cancers, mais peut-être davantage les composés créés par les transformations qu’on lui fait subir.

Une nouvelle de… 2007

C’est bien beau tout ça, mais ce n’est pas comme si on venait de le découvrir! En 2007, le Fonds mondial de recherche contre le cancer publiait 10 recommandations pour diminuer les risques de cancer, le tout basé sur des milliers d’études.

Parmi ces recommandations, on retrouve : « Consommer moins de 500 grammes de viande rouge par semaine et consommer le moins possible de charcuteries. »

Les liens entre la viande rouge, les charcuteries et le cancer étaient donc déjà connus.

Oui, mais moi j’aime ça les charcuteries

Bon, je vous comprends de capoter un peu en lisant ce genre de nouvelle, mais vous n’allez pas vous réveiller demain matin avec un cancer du côlon parce que vous avez mangé du bacon! Par contre, je suis d’avis qu’il vaut mieux manger ces aliments transformés « à l’occasion », pour le plaisir, plutôt que de les considérer comme de bons dépanneurs pour les lunchs.

Dans le cas de la viande rouge, la recommandation du Fonds mondial de recherche contre le cancer est d’en consommer moins de 500 grammes (une livre) par semaine. Cela équivaut à environ 3-4 repas de viande rouge par semaine selon la grosseur de vos portions.

Bref, encore une fois, vous n’avez pas besoin d’éliminer toute viande rouge de votre alimentation, mais en réduire votre consommation et vous tourner vers la volaille, le poisson, le tofu et les légumineuses peut être bénéfique pour votre santé. (Et pour celle de la planète!)

Si vous avez envie de vous transformer en carnivores infidèles et de découvrir la cuisine végé, il y a des tonnes de ressources sur le web. J’aime les blogues Brutalimentation et Vert et Fruité, mais il y en a plein d’autres. Même Ricardo a une section végétarienne sur son site! Alors, vous attendez quoi pour vous y mettre?!


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