C’était il y a deux ans exactement. Une initiative du groupe ÉquiLibre et d’Anorexie et Boulimie Québec (ANEB) venait d’être lancée : la semaine « Le poids? Sans commentaire! ». Pendant une semaine, nous étions invités à ne pas commenter le poids des gens.

Ne croyez pas que ce projet de sensibilisation sort de nulle part. Il a été prouvé que de commenter l’apparence des gens, que ce soit de façon négative ou non, avait un effet négatif sur l’estime de soi. Quand on sait qu’une mauvaise estime de soi peut amener les gens à avoir une relation troublée avec les aliments et leur corps, cela faisait totalement du sens pour moi de participer à ce défi d’une semaine.

Je l’ai fait un peu en secret, sans vraiment en parler à personne, juste pour voir si j’étais capable de ne pas commenter le poids des gens. Rapidement, la semaine s’est transformée en mois et les mois en années. Cela fait maintenant deux ans que je fais un effort conscient pour ne pas parler de poids avec mon entourage.

Plus difficile qu’on le croit

C’est vraiment difficile. Il y a des fois où je me demande si le réflexe de commenter l’apparence d’autres êtres humains ne fait pas partie intégrante de notre code génétique. Tout le monde le fait, tout le temps. Pas toujours de façon négative, mais ce genre de conversation semble être omniprésent et je suis persuadé que ce n’est pas un phénomène nouveau. Pourtant, il a fallu que je tente l’expérience pour m’en rendre compte.

C’est drôle, mais même après deux ans à faire cet effort, je n’ai pas l’impression que mes amis ou ma famille se sont rendus compte de ce changement. Je ne peux pas dire que les conversations liées au poids ont diminué, même si je ne réponds jamais aux gens comme ils le voudraient.

Il ne faut pas se le cacher, on cherche souvent l’approbation de nos pairs. Je me souviens d’amies qui me demandent si je trouve qu’elles ont grossi ou qui me disent avoir perdu du poids et se trouver belles. Je me souviens d’un ami qui me dit qu’il est devenu « une grosse truie » et qu’il ne va plus attirer personne. Je me souviens de situations en groupe où quelqu’un montre la photo d’une vedette, d’une connaissance sur Facebook ou d’un gars sur Tinder et tout le monde donne son avis. La plupart du temps, j’essaie de changer de sujet ou d’éviter la conversation. Lame, right?

Parlons-en!

Je n’ai jamais dit ouvertement à mon entourage que j’avais arrêté de parler du poids et c’est peut-être là mon erreur. En restant silencieux devant ce genre de discours, est-ce que je n’y participe pas un peu? Après tout, « qui ne dit mot, consent. »

Ce billet est d’ailleurs là pour réparer mon erreur! Cette année, la semaine se tient du 10 au 14 novembre. Si vous participez comme moi à cette semaine de sensibilisation, profitez-en pour le faire activement et en parler à votre entourage. Vous aurez certainement une influence positive sur eux.

Et pour ceux qui se le demandent, quand mes amis parlent négativement de leur apparence ou me demandent s’ils ont grossi, voilà ce que je leur réponds toujours : « Je te trouve super beau/belle. Honnêtement, je ne remarque pas vraiment ton poids. Tu es très bien comme tu es.» Et c’est vrai.

Quand je vois mes amis ou ma famille, je ne vois pas un chiffre sur une balance ou une taille de vêtement. Je n’y pense tout simplement pas. Je vois des gens beaux, des gens que j’aime. La personnalité est tellement plus importante et déclasse à tout coup l’apparence! Et ça, on ne devrait pas avoir à attendre une semaine de sensibilisation pour le dire!


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