
Le 27 août est devenu une date spéciale pour moi et pour bien d’autres Québécois. Cette initiative que j’ai lancée en 2014 est une occasion pour nous tous de célébrer les aliments d’ici et, surtout, ceux qui les produisent. L’agriculture, à mon avis, est un métier qui n’est pas suffisamment valorisé dans notre société, quoi que les choses changent grâce à de belles initiatives comme celle d’Équiterre et ses fermiers de famille.
Avons-nous vraiment besoin d’une date pour sensibiliser les gens à l’achat local? Je crois que oui. En ce moment, environ un aliment sur trois consommé au Québec a été produit dans la province. Cela veut dire que les deux tiers de ces aliments ont été transportés de leur lieu de production d’origine jusqu’à nous.
En moyenne, les aliments voyagent entre 3500 km et 5000 km avant d’arriver dans votre assiette. Et évidemment, cette distance parcourue est associée à une émission de gaz à effet de serre qui, même si elle n’est pas la source principale de ces gaz qui participent aux changements climatiques, n’est pas non plus négligeable.
Évidemment, ce n’est pas que le 27 août qu’on devrait acheter des aliments du Québec, mais le plus souvent possible. Selon le MAPAQ, si tous les Québécois remplaçaient 30$ par année d’aliments étrangers par des aliments produits ici, la province récolterait 1 milliard de dollars en cinq ans. Et tout cet argent réinvesti ici pourrait servir à faire prospérer notre système agroalimentaire et créer des emplois. On ne parle pas de 30$ de plus par année, mais simplement de prendre le temps de faire un choix.
Doit-on dire adieu aux aliments importés? Bien sûr que non, mais, je l’ai souvent dit et je me répète, nous avons le luxe de faire des choix. De voter avec notre fourchette, trois fois par jour. C’est une chance inouïe que de pouvoir influencer le monde ainsi, et toutes les raisons sont bonnes pour le faire aussi souvent qu’on le peut.
Ainsi, encore une fois, je remercie du fond du cœur tous ceux qui participent, de près ou de loin, à faire briller la culture alimentaire au Québec. Que vous soyez producteur, distributeur, transformateur ou consommateur, c’est grâce à des gens comme vous que nous réussirons un jour à réellement faire rimer la santé humaine et la santé de la planète.