À la défense de la biodiversité alimentaire
Comme nutritionniste, je suis obsédé par la question de la diversité de l’alimentation. Manger diversifié est un des seuls conseils qui résiste aux tendances et à l’évolution de la science. C’est un principe fondamental de la nutrition. Aujourd’hui, quand on entre dans les supermarchés, nous avons accès à une grande diversité d’aliments. Pourtant, derrière cette apparente abondance se cache plutôt l’histoire de l’effritement de la diversité alimentaire.
Dans les dernières décennies, nous avons délaissé un nombre incalculable de variétés de fruits et de légumes que cultivaient nos ancêtres. Les espèces animales et végétales s’éteignent aussi présentement à un rythme accéléré, tellement que certains chercheurs croient que nous sommes entrés dans la 6e grande extinction. L’alimentation mondiale s’homogénéise rapidement, au détriment des cultures alimentaires traditionnelles.
Résultat? On estime que seulement 9 plantes représentent désormais les deux tiers de toute la production alimentaire mondiale. Du côté des animaux, seulement 5 espèces fournissent à peu près l’entièreté de toute la viande, des oeufs et du lait…
J’ai voulu comprendre pourquoi.
Que retrouverez-vous dans À la défense de la biodiversité alimentaire?
Dans ce livre, je retrace l’histoire de notre alimentation, des débuts de l’humanité à aujourd’hui, pour analyser certains moments clés et leur influence sur la biodiversité alimentaire. Je mets de l’avant à quel point la diversité dans les écosystèmes, dans les champs et dans nos assiettes est reliée et comment la préserver devrait être une priorité pour nous.
Tout au long de ce parcours, je présente l’histoire d’aliments disparus. Ces plantes et ces animaux ont autrefois rempli l’estomac de nos ancêtres, mais nous ne pouvons plus les manger, soit parce qu’ils sont éteints, que nous les avons abandonnés ou qu’ils sont devenus tellement rares qu’il est impossible, ou presque, de les trouver. Du mammouth au dodo, en passant par la banane Gros Michel et le melon de Montréal, j’explique les raisons pour lesquelles ces aliments ont disparu. Leurs histoires servent de leçons pour éviter de répéter les mêmes erreurs et pour nous inspirer à conserver les aliments qui subsistent encore à ce jour, mais que les générations futures ne connaîtront pas si nous poursuivons dans la même voie.